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L'Échappée Belle 2020 - "La Grande Traversée" 84km

Dernière mise à jour : 31 août 2020

En 3 mots : Technique - Dénivelé - Organisation


FICHE TECHNIQUE

  1. Nom de la course : Échappée Belle

  2. Distances proposées : 149 km (l'intégrale) / 84 km (La traversée Nord) / 57 km (Le parcours des crêtes)

  3. Distance choisie : 84 km

  4. Lieu de la course : Départ du Pleynet (38)

SOMMAIRE

Préparation

Départ

Ravitaillement

Ma course et mes tribulations

Ambiance 5 étoiles

Prise de recul et remise en question

Matos & conseils

Le mot de la fin (et le début d'autre chose)

Et en photo ?

Le site de la course

 

PRÉPARATION


Lorsqu'en 2018 j'ai terminé "Le parcours des crêtes" de l'Échappée Belle et ses 57km et 4500 de dénivelé positif, j'ai sonné la cloche de la ligne d'arrivée sans avoir suivi de préparation spécifique. J'ai fais ce que je fais depuis 5 ans, c'est à dire aligner les kilomètres en endurance fondamentale. Et ça c'est bien passé.

Alors pourquoi me remettre en question ? (vous le voyez venir le DNF ?)


Le parcours de "la Traversée Nord", ses 6500 m de D+ et autant de D- me semblait, lorsque j'ai pris mon dossard, abordable et je me suis mis en tête qu'avec la même préparation, tout se passerai bien. J'ai donc suivi la préparation suivante : 3 mois (à non 2, à non 1, merci le COVID). J'ai aligné les kilomètres pendant 1 à 2 mois avec des semaines à 100km, d'autres à 50km, toujours au même rythme, la même allure et toujours sur le même terrain (le plat Parisien...silence gêné).


J'ai tout de même fais un week-end choc en Belledonne : 1 sortie de 35 km / 3000D+ et une de 25 km / 2000 D+.

Et pour ne rien changer à mes habitudes, je n'ai fais aucun travail spécifique, aucun entrainement fractionné, aucun renforcement musculaire. (Voilà donc un exemple de mauvaise préparation, ne pas refaire à la maison).


À 7 jours du départ, je me suis reposée, j'ai marché, je suis restée active mais j'ai vraiment voulu "faire du jus" pour ce défi. Bref j'étais prête à en découdre !

 

DÉPART - samedi 22 août 5h00


Et me voilà sur le départ, avec un énorme mental, des jambes fraîches, l'envie de courir sur ce terrain hyper technique, que je connais par coeur. Je n'ai à ce moment aucun doute sur ma capacité à terminer la course. Mon endurance est au top, ma cardio est parfaite, je me sens comme Maximus face à Commode (si vous avez la référence).

Plusieurs vagues de départ, espacées d'une demi heure pour respecter les mesures COVID. C'est pas mal, on évite la queue au ravito, on est peu au épart. Nous sommes un petite vingtaine de femmes seulement, et je suis d'autant plus fière d'être là.


Le débrief est bref, efficace, à l'image de la course. Une dernière musique ("Enfant du soleil, tu parcours la terre le ciel. Cherches ton chemin, c'est ta vie, c'est ton destin." ).


Top départ. Youpi !




 

RAVITAILLEMENTS


Contexte sanitaire oblige, les ravitaillements sont allégés, mais l'organisation est parfaite, bravo !

En arrivant aux points de ravitaillements :

  • Un scan du dossard pour le suivi Live trail

  • Port du masque obligatoire

  • Un pshit pshit de désinfectant pour les mains, gel hydroalcolique et savon à disposition

  • Les bénévoles sont là, derrière les tables : fromage, saucisson, pomme, gâteau, soupe de légumes, TUC (étouffe chrétien), chocolat, fruits, noix, Coca, St.Yorre. Vous demandez, les bénévoles vous servent, et hop, traileur suivant

  • Sortie de la tente de ravitaillement, on enlève le masque et on déguste

  • Gestes barrières respectés, traileur ravitaillé !

 

MA COURSE ET MES TRIBULATIONS


KM 0 : Youpiiiii, j'y suis ! Frontale "ON", on débute par la descente du Pleynet vers Fond de France, c'est de la forêt, c'est de la racine. Moi j'aime les crêtes et les cailloux. Voilà. Mais j'y vais, pas trop vite surtout, arriver fraiche au Gleyzin quoi qu'il arrive. Allure tranquille, le temps de déverrouiller les jambes, de s'éclaircir l'esprit en même temps que le levé du soleil (ah mince il y a des nuages.) Tant pis on y va !


KM 8,6 : Montée de la Valloire. Long. Un peu chiant. Peu d'intérêt. Si vous aimez les serpentins interminables en forêt, vous serez servi. On passe d'une Alt. 997 à 1947 en 5,5km. Moi j'aime pas trop. Tant pis, on y va.

(Nb : tiens, j'ai mal au genou gauche).


KM 12,2 : 1er Chalet et 1er Bénévoles ! Pour le moral c'est le top. Il commence à pleuvoir, c'est léger, on s'en fiche. Il n'y a pas de mauvais temps, juste des mauvais vêtements. Et, à mon grand bonheur, nous sommes sorti de la forêt, vive les cailloux ! Ah, ça y est, il pleut, ça glisse. Tant pis, on y va. (Nb : tiens, j'ai du mal à plier le genou gauche).

KM 19,4 : 1ère BH avec 1h d'avance, j'ai pris mon temps, ça passe tranquillement ! Mon petit frère me rejoint, il habite à Pinsot et m'accompagne sur la montée tant redoutée du "Col du Moretan". Gleysin, alt. 1097 km / Moretan, alt. 2482 km donc 1500 de D+ sur 6km. Oui, prenons 5 minutes pour y penser. Voilà.

Rapide état des lieux : jambes parfaites, temps de course nickel, mental au beau fixe. Mais, là, mon genou est très douloureux, impossible maintenant de le plier et j'ai des sortes de décharges électriques. Du coup, je compense avec le droit mais il commence à tirer aussi. Et je n'en suis qu'au km 19. Je vois le pire arriver mais j'essaie de ne pas y penser et je tente le coup de l'eferalgan (goût Capuccino : la 1ère fois c'est sympa, maintenant c'est triple berk) et je croque un sportéine, tout ça dans l'espoir de masquer la douleur. Le Col du Moretan, ça grimpe, en grimpant j'ai 0 douleur, alors pierriers, nous voilà ! Hey hey, écoute Maxou, tu entends les bénévoles chanter au loin ? J'arrive les gars !!!


KM 25,5 : COL DU MORETAN ! J'ai adoré ! Je suis fan des montées bien raides et des cailloux, ça aide. 1h30 de grimpette mais quelle vue ! Quoi Max ? Le 1er l'a grimpé en 57 min ? Non ! Si ? Ah bon ? Ah quand même.

Le Moment de vérité arrive : on a grimpé à 2500, il faut redescendre à 1807, donc 700m de D- sur 3,6km.

Tiens, des névés. De gros névés, longs, grands. *****. je suis absolument et irrévocablement nulle sur la neige. (Nb : tiens, je ne peux plus m'appuyer sur mon genou, il est périmé ou quoi cet eferalgan ???). Déjà : passer les névés. Pour moi c'est toute une orga : je m'assieds, la corde dans la main gauche, les bâtons en guise de piolet dans la main droite. Go go go !


Je vous passe le point sur l'état de mon postérieur à J+1, mais vous donne un indice avec la réflexion de mon frère "Je ne sais pas vraiment quoi en penser" . Quoi qu'il en soit, je passe, je ne force pas sur le genou. On continue !


KM 36 : Périoule et la fin de ma course. Honnêtement, la descente en enfer. Je pèse mes mots et je suis tout sauf douillette. Une fois passé les névés, il faut redescendre, c'est raide et j'ai le genou complètement HS. Impossible de courir, impossible de marcher sans que le genou lâche.

2 solutions : continuer en boitant les 48km restants, ça passe au niveau des BH même si je marche, j'ai une bonne avance, mais franchement, je ne trouve pas de plaisir et je prend le risque d'aggraver mon genou si il y a vraiment une blessure, ou arrêter. La décision est franchement horrible à prendre, j'ai tous les feux au vert.


J'essaye de prendre du recul et de relativiser mais c'est un coup dur. (je pleure vous croyez ? Ben oui).


J'ai "marché" plus de 10km entre le moment où j'ai su que mon genou ne tiendrai pas et ma décision d'arrêter.


10 km durant lesquels j'ai fais le point. Qui a besoin d'un psy quand il y a le trail ?


DNF.

 

AMBIANCE 5 ÉTOILES


Ma course préférée ! Les bénévoles sont absolument géniaux, l'organisation n'en fait pas des tonnes (Belledonne s'en charge), ils ne mentent pas sur la technicité du parcours, sont précis, connaissent les difficultés, encouragent, préviennent, sourient. Après 2 éditions, je n'ai pas trouvé de points négatifs, ce qui est rare.

  • Lieu de remise du dossard : 5/5

Pour les plus jeunes qui "speak english very well" , pour les séniors et leurs encouragements. Pas de difficulté à trouver le lieu de retrait du dossard, pas de queue, organisé, efficace, toutes les infos sont là : parcours, vague, météo.

  • Départ : 4/5

Rapide, bien indiqué, point trop n'en faut. Petit bémol, si envie "pipi", je n'ai pas trouvé de pipi room (soit mes yeux n'étaient pas bien ouverts à 4h du mat', soit COVID contexte, soit il n'y en avait pas ! L'intrigue reste entière)

  • Bénévoles : 5/5

On vous aime ne changez rien !

  • Esprit de la course : 5/5.

À titre de comparaison avec les 92 km du Marathon du Mont blanc. Il y a, à mon sens un gouffre. L'esprit Trail auquel j'adhère est représenté pleinement sur l'Échappée Belle. Humilité, soutien, sourires. C'est un des seuls trails ou je pars seule mais où chaque traileur que je croise a un sourire sincère à partager, une parole d'encouragement ou un regard de soutien dans cet effort auquel nous faisons face.

Rien que d'en parler, je rêve déjà de la ligne de départ de l'année prochaine.

 

PRISE DE RECUL ET REMISE EN QUESTION

  • Ce que j'ai mal fais : négliger le renforcement musculaire depuis 5 ans ! Et surement, négliger le travail spécifique

  • Ce que ça m'a coûté : peu de muscles pour protéger mes tendons, mes articulations, comme pour mon bras (1 chute = fracture), comme pour mes côtes (1 chute = 3 côtes fêlées), comme pour les Templiers (1 marche ratée = 1 côte cassée). Suffisamment d'échecs pour revoir sérieusement ma méthode

  • Mes points forts : mon mental, et mon endurance (un vrai petit diesel), et une capacité de récupération en général, très rapide

  • Mes points faibles : la masse musculaire, le manque d'esprit de compétition peut-être (et encore), le suivi des soins (kiné, récupération, repos) que je fais toujours hyper mal, mon apport en protéines trop faible. Bref vous l'avez compris, je ne suis pas un exemple à suivre mais ma marge de progression est dingue ! Alors allons-y !

  • Là où je veux aller : loin, courir un 100km, durer, surtout durer ! (et déjà aller voir un vrai bon médecin du sport mon diagnostiquer le genou défaillant.

  • Ce que je dois donc faire : sortir de ma zone de confort, manger mieux, et diversifier les entrainements.

Et tout ce chantier, à cause d'un genou et grâce au Trail.

 

MATOS & CONSEILS

  • Bâtons ou pas bâtons ? Clairement bâtons. Je n'ai vu que quelques traileurs sans et je leur tire mon chapeau, mais à un moment donné, je ne suis pas professionnelle, alors quand les jambes fatiguent, pourquoi ne pas compter sur mes bras ? Le débat autour des bâtons me laisse toujours un peu perplexe. En tout cas, si vous vous sentez mieux avec des bâtons, surtout n'hésitez pas et je vous les conseille.

  • Et le terrain alors ? C'est technique. Surtout ne sous-estimez pas cette course et quelle que soit la distance. Si vous aimez les cailloux, tant mieux, sinon, vous allez être très vite en difficulté.

  • C'est roulant ?











  • Et la tenue ? En 2017, j'ai eu de la pluie mais il faisait bon. Mais cette année et surtout sur le 149km, il a fait très très chaud, prenez de quoi vous changer dans votre sac d'allégement. Vous aurez très vite chaud. Ne négligez pas la qualité de vos chaussettes, ça descend sec !

  • Pansements : pensez aux pansements pour les ampoules !

  • Eau : pour l'eau nous sommes chanceux, Belledonne ce n'est pas la chartreuse, vous croiserez pas mal de cascades et de points d'eau sur le parcours.

  • Minéraux ? Pour récupérer de la perte des sels minéraux : QUINTARON. Par contre je n'ai trouvé ça qu'en ampoule. Pas pratique mais terriblement efficace et naturel !

  • Repas : pensez à prendre un vrai repas avec vous, la distance entre les points de ravitaillement peut être très très longue.

  • Un conseil ? Soyez humble avec cette course et pensez à lever la tête.

 

LE MOT DE LA FIN (et le début d'autre chose)


Je ne devrais peut-être pas tant faire l'apologie de l'Échappée Belle, pour garder pour nous "les connaisseurs du coin", la chance de n'être qu'une poignée à profiter de Belledonne et à aller faire coucou à Christian & Camille en passant à l'Oule.

Mais ce serait faire preuve d'égoïsme, et l'organisation mérite un gros MERCI et BRAVO sur place publique pour leur engagement et leur dévouement.

En en bonus, les sublimes photos des photographes de la course vous sont offertes.

Un dernier mot : se frotter aux cailloux de Belledonne, admirer la vue du Moretan, déguster la soupe de légumes maison du ravito, entendre les chants des bénévoles, sonner la clôche , ça se travaille, ça se mérite mais surtout, ça s'aborde humblement.


 

ET EN PHOTO ?


 

LE SITE DE LA COURSE


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2件のコメント


marine_38320
2020年9月21日

C'est chouette ce blog 🙏🏻 et ton dernier post, ta prise de conscience, j'ai l'impression de vivre la même chose depuis juin, la où mon corps m'a "stoppé", pas de repos, sûrement une alimentation pas assez suffisante pour toute l'énergie consommée chaque jour, courir tous les jours, marcher, renforcer un peu(pas assez) ... Des douleurs au genou gauche qui s'accentuent, un TFL a droite qui revient petit à petit et ne me lâche pas ... Je ne comprends pas, je cherche toutes sortes de solutions (miracle ou non) mais ne trouve pas après plus de 3 mois et je crois que c'est qu'il faut changer les choses ... mais aujourd'hui, en te lisant, je me sens moins seule, peut-être !

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solene.adp
solene.adp
2020年9月01日

Retour lucide voire parfois sévère envers toi-même sur une course réputée très technique et très compliquée. Sois indulgente, on a tous fait des erreurs, et on a fait tous encore (même les meilleurs). On dit souvent que la course à pied est un sport ingrat. Je pense que c'est encore plus vrai pour l'ultra, tant rien ne doit être laissé au hasard. Le corps doit être parfaitement préparé et parfois, cela peut prendre des années pour pouvoir encaisser (préparation des pieds pour ne pas avoir d'ampoules, musculation du dos pour porter le sac, renforcement des cuisses et des jambes ...). C'est en faisant des erreurs qu'on apprend, parfois durement et qu'on progresse, durablement. On apprend forcément beaucoup d'un abandon, et…

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