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Mum Life Trail - le post partum

Dernière mise à jour : 29 juil. 2022

En 3 mots : Périnée - Blessure - Résistance


FICHE TECHNIQUE

1. Nom de la course : Mum Life Trail

2. Distance : 4 km de réflexions

3. Lieu de la course : Mon corps et mon esprit

4. Nombre d'éditions : 1 (pitié)


SOMMAIRE

Résumé du récit précédent

KM 1. Le bien nommé « post-partum »

KM 2. Périnée 5/5 : reprise des entrainements

KM 3. Résilience, progressivité et motivation

KM 4. C’est reparti ma p’tite Dame


Résumé du récit précédent


Si vous avez lu mon article « l’ultra-trail de ma grossesse – de 0 à 80 km », vous ne serez pas perdu dans les lignes qui vont suivre. Si non, voici en quelques lignes ce qui amène cela (cela étant ce récit, et ce récit étant relatif à ma reprise du trail / running après ma grossesse).


Quelques chiffres Strava pour les stat’ :

  • 2 ans : la démarche de PMA (parlons-en librement), les piqûres, injections d’hormones, ponction, transfert.

  • 8 mois : la grossesse, dont 5 mois d’alitement strict (couché Simone ! moi c’est Amandine.).

  • 3 mois : le post partum et la rééducation du périnée.

Au total, 35 mois, soit 2 ans et 11 mois où j’ai dit « bye-bye » à mon « moi-sportive » pour arriver à mon « moi-maman-sportive ».

Sur ces 35 mois, il faut compter 15 mois d’arrêt complet du sport. (Helloooo les muscles qui ont fondus sur mon canap’ !)


Et un dernier chiffre : Le numéro 10.

10 mois. Voilà donc 10 mois que je suis la maman comblée d’un merveilleux petit Roméo.

10 mois pendant lesquels j’ai dû remettre TOUTES mes croyances en question, revoir l’intégralité de mon organisation, comprendre le fonctionnement d’un nouveau corps, gérer de nouvelles émotions et accepter de repartir de loin, de très, très, très loin.


Avant, je courais à 5h du matin. Maintenant je cours quand je peux.

Avant, je courais 10km par jour. Maintenant je cours ce que je peux.

Avant, je courais 40km sans effort. Maintenant je cours 10km sans effort.

Avant, j’accrochais 1 dossard par mois. Maintenant j’accroche 2 dossards par an.

Avant, j’étais heureuse. Maintenant je suis heureuse (ah quand même !).


Allez, c’est parti !



KM 1. Le bien nommé « post-partum »

Dis Amandine, sportive et enceinte, c’est possible ?

Hey Amandine, sportive et maman, c’est faisable ?

Au fait Amandine, la reprise du sport, c’est facile ?


Si on m’avait dit. Si on m’avait dit. Si seulement on m’avait dit.

Et bien cela n’aurait absolument rien changé (super info, merci la blonde). Non, rien changé à l’ouragan qui survient à la naissance de son enfant.


LE mot en post-partum, sportive ou non, que nous devons tous connaître c’est : PE-RI-NEE.

On pense périnée, on parle périnée, on travaille périnée. C’est très utile d’apprendre un nouveau mot, mais il aurait été bien plus utile de l’apprendre dès le plus jeune âge. Ne serait-ce que pour la connaissance de son corps ou pour anticiper les fuites urinaires plus tard tiens donc ! (oulalalala elle a écrit "fuite urinaire" berk. Non pas berk. La vraie vie. Et oui !)


Le périnée pour nous autres, sportives, c’est ce qui va nous faire avoir (ou pas) de petits désagréments en courant, en sautant ou en dansant (We are the dancing queeeennnnn).


Et quand on débute sa rééducation du périnée après l’accouchement, on navigue clairement en terrain inconnu. Enfin pour ma part.

Et là il faut impérativement être (bien) accompagné.

Le spécialiste en rééducation du périnée pour la sportive c’est un peu le préparateur mental pour une grosse compet’ à venir : il faut qu’il comprenne notre pratique sportive, il faut qu’il adapte son discours à qui nous sommes et il faut qu’il nous mette dans les meilleures dispositions pour la suite. Et tout ça, et bien moi je ne le savais pas.


J’ai fait ma rééducation avec une sage-femme 100% anti-course à pied. Je n’ai donc eu aucun conseil pertinent, aucun exercice en lien avec ma pratique et aucun travail qui m’aiderait à tenir mes objectifs à venir. J’ai effectué 10 séances en faisant du « périnée expire » (google it) exclusivement et en terminant avec « soi-disant » un périnée de 5/5 (avec mention "très bien" donc.)


Un de mes plus précieux conseil : choisissez la personne qui vous accompagnera dans votre rééducation avec soin et si elle ne convient pas, surtout, changez !


Etape terminée, KM 1, le post-partum c’est fait.


KM 2. Périnée 5/5 : reprise des entrainements

Enfin ! j’ai le Go ! Le "fonce" ! Le "c'est repartiiiii" !!


L’étape 2 de cette petite course consiste donc en la reprise de mes entrainements.

Si vous avez suivi, j’ai donc passé 35 mois sans vraiment pouvoir m’entrainer comme je l’aurai voulu et j’ai surtout arrêté toute activité sportive pendant 15 mois.


Vient alors, les questions à 1000 balles ou j’remballe :

  • Est-ce que j’ai tenu compte de ces données pour ma reprise ?

  • Est-ce que j’ai fait les choses dans l’ordre et de façon réfléchie pour la reprise de l’entrainement ?

  • Est-ce que j’ai repris l’entrainement tran-qui-lle-ment et pro-gre-ssi-ve-ment ? Non. Même pas un peu, partiellement, en partie ? Non.

La formule de calcul aboutissant au résultat constaté est la suivante :


15 mois de frustration + ½ tonne de surexcitation x 0.15 ml de « mum-brain » = PAF ça fait des chocapic syndromes rotuliens.


Nous avons tous nos défauts (non pas vous ? menteur chanceux.).

Moi je suis de la team « extrême, même pas mal, fonce on y va on verra bien ».

Bon et bien ça n’a pas marché.


Mon genou s’est fait la malle dès la 2ème semaine de reprise où j’ai pensé qu’aligner 50 km sur la semaine passerait comme à la belle époque (nom d’une pipe, carabistouille et triple zut pour continuer dans les expressions d’une modernité indéniable, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ah, moins de 30 ans maintenant me dit-on dans l'oreillette #coupdevieux).

Mais quelle erreur de débutante. Franchement.


Entre les 4 mois de Roméo et ses 9 mois, j’ai réalisé 6 « reprise des entrainements » (certains diront : "tenace la blonde", d'autres "n'apprend pas de ses erreurs", ou "lente à la détente", ou "dans le dénie le plus complet".)

Un peu de tout ça je crois. J'ai donc recommencé les mêmes erreurs jusqu’à ce que j’intègre finalement dans mon esprit le fait que, j’avais beau écouter le fabuleux récit d’Anne-Lise Rousset dans « Let’s trail le podcast » (je vous invite grandement à aller l'écouter), je ne suis pas Anne-Lise Rousset (je sais c’est un choc pour nous tous).


Et puis, pour être honnête (quoi ? ça veut dire que des fois tu mens ??), bien souvent, j’ai eu beaucoup plus envie de rester au lit le matin avec mon bébé que d’aller courir.

Culpabilité de ne pas aller courir si je reste avec Roméo.

Culpabilité de laisser Roméo si je vais courir.

Non mais sérieusement ?


Avant j’avais un périnée qui fonctionnait. Maintenant je ne fais plus de jumping jack.

Avant je pouvais m’entrainer 20h par semaine. Maintenant j’ai un syndrome rotulien.

Avant je ne pensais qu’à courir. Maintenant j'essaye de penser #mumbrain.

Avant le dimanche c’était sortie longue. Maintenant c’est Club Poussette.

Avant j’étais heureuse. Maintenant je suis heureuse.

Etape terminée, KM 2, la reprise (ou pas) post-partum, c’est fait.


KM 3. Résilience, progressivité et motivation

Ici c’est : PERI ! Ici c’est PERI !!

Vous avez compris que la reprise de l’entrainement pour une sportive est conditionnée par l’état de son périnée dans un premier temps mais aussi par une notion de progressivité en fonction de l’état de son corps dans un second temps.


J’ai donc fait table rase du niveau de performance que j’avais avant et je me suis décidée à regarder les choses sous un angle différent, en intégrant en fin de compte, la même philosophie que la reprise après une blessure importante.

J’ai commencé par un check up complet de l’état de mon corps et de mon esprit.


Voici donc le résultat du contrôle technique :


Le moteur. (l’ostéopathe et le kinésithérapeute) :

  • Musculature générale réduite à néant ce qui explique le syndrome rotulien puisque plus rien ne maintien ma rotule, les tendons, le corps quoi !

  • Quadriceps inexistants (probablement fondus dans mon canap').

  • Hernie au niveau des abdominaux (ça disparait tout seul il paraît).

  • Corps « figé » dans le temps. Imaginez, c’est comme si mes muscles s’étaient « momifiés" et qu’ils sortaient tout doucement de cet état.

Les amortisseurs. (le podologue) :

  • Axe et orientation du bassin modifié suite à l’accouchement.

  • Accentuation de ma rotule du genou gauche qui rentre vers l’intérieur.

  • Ancienne semelles maintenant inadaptées à mon nouveau corps.

Les feux de signalisations (l’hypnothérapeute) :

  • Focus sur une démarche d’acceptation de ces 35 derniers mois.

  • Tentative de visualisation des numéros gagnants du loto. (raté).

La vidange. (le périnée) :

  • Rééducation du périnée à refaire. On m’a conseillé d’acheter une sonde pour faire les exercices à la maison. Affaire à suivre.


Knowledge is Power !


Forte de ces constats, je n’ai eu qu’une chose à faire, m’organiser pour me remettre au niveau, en étant tolérante avec moi-même et en acceptant que cela va me prendre du temps.


Etape terminée, KM 3, le constat et l’acceptation, c’est fait.

KM 4. C’est reparti ma p’tite Dame

Inscription à la salle de sport : OK.

3 séances de musculation par semaine : OK.

Nouvelles semelles podologiques : OK et depuis 0 douleur au genoux.

Courir quand je peux, comme je peux et quand je peux : OK.


Voilà.

Il m’aura fallu 10 mois, une blessure et beaucoup de recul pour repartir sereinement sur les sentiers.


Les choses les plus dures ?

  • Voir toute les mamans sportives qui ont pu reprendre les entrainements comme avant.

  • Voir mon petit frère se mettre au trail alors que je suis désormais incapable de le suivre.

  • Devoir me réapproprier mon nouveau corps et comprendre son fonctionnement.


Les choses qui m’ont portées ?

  • Le challenge de repartir à zéro pour reconstruire une base plus solide.

  • La perspective du 1er dossard et l’émotion qui va en découler.

  • Mon grand Amour et mon petit Amour.


Vous connaissez maintenant les grandes lignes de ma reprise. Cet article est très probablement d'avantage destiné à des femmes et des mamans (futures, nouvelles ou aguerries) mais j’ose espérer que certains hommes iront au bout de cette lecture, parce que nous sommes 2 dans cet ouragan qu’est la parentalité et de mon côté, sans Cyril, les étapes à surmonter auraient été bien différentes et bien plus dures.


Si la lecture de mes aventures vous inquiète, prenez du recul sur ce que j’écris, ce n'est que mon avis et mon vécu, je fais partie d’une minorité et tout ce qui m’est arrivé ne vous arrivera très probablement pas, et si cela vous arrive, alors vous saurez que tout est surmontable.


Etape terminée, KM 4, i’m back.


Avant, j’étais heureuse. Maintenant je suis heureuse


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