En 3 mots : Plan d'entrainement - Chaleur - Métronome
FICHE TECHNIQUE
Nom de la course : Marathon de Paris
Distance : 42,195 km
Lieu de la course : Paris
Nombre de participation : 2017, 2018, 2019, 2020 (en off !)
SOMMAIRE
Préparation
Ma course et mes tribulations
Ravitaillement
Ambiance 3,5 étoiles
Matos & conseils
Le mot de la fin
Et en photo ?
Le site de la course
PRÉPARATION
Ce premier marathon a été, la seule course que j'ai réellement préparée. Entendons par préparation : une inscription suffisamment en avance, un plan d'entrainement suivi religieusement, un matériel testé, une allure et un temps ultra anticipé. Bref, un vrai petit soldat ! (Oui mon capitaine !)
Un premier Marathon, c'est un peu comme, quand on a 15 ans et que l'on rêve d'aller parler à John, ce beau brun que l'on dévore des yeux dans les couloirs du Lycée depuis des mois, on lui donne des origines exotiques, on l'imagine guitariste d'un groupe de Rock, engagé dans une association pour la sauvegarde des baleines, grand frère attentionné, futur avocat et humble capitaine de l'équipe de Quidditch (oui, j'ai dis Quidditch #vifdor).
Sans trop m'égarer, un 1er Marathon c'est le Graal pour beaucoup. Et vous avez raison !
Pourquoi se priver de mystifier cette distance ? Oui, c'est atteignable. Oui avec une bonne préparation, tous le monde y arrive. Oui, mais en fait c'est chiant comme discours. Alors pour pimenter ces mois de préparation, moi, j'ai abordé ce 1er Marathon comme la distance ultime, le Graal absolu, la difficulté suprême, et tout ça mit bout-à-bout, lorsque j'ai passé la ligne d'arrivée, j'étais Xena la guerrière, Wonder Woman, Hermione Granger et Kathrine Switzer à la fois.
Ma préparation je l'ai trouvé dans le livre "Running et Marathon l'intégrale" et honnêtement, si vous n'avez pas de coach, ou d'idée de "comment, combien, pourquoi, quand, avec qui et vais-je mourir ?", ce bouquin a fonctionné pour moi.
J'ai donc suivi chaque séance à la lettre sans en manquer une seule. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il y ai The Big bang Théory à la télé, j'y suis allée. J'avais prévu 04h10, j'ai fais 04h07.
Les marathons suivants, n'ayant fait aucune prépa spécifique mais étant en prépa toute l'année finalement, j'ai réitérer, 04h06 et 04h07. Aucune amélioration du chrono puisque qu'aucun changement dans ma préparation.
Et le jour du départ est enfin arrivé.
MA COURSE ET MES TRIBULATIONS
04H50 : 1er réveil : petit-déjeuner !!! J'ai rêvé que je franchissais la ligne d’arrivée du marathon avant Usain Bolt (véridique). On se rappelle : toujours se fixer ses objectifs A-TTEI-GNABLES.
Aucun changement de mes habitudes d'avant course : bol de quinoa, tranche de pain complet, miel, amandes, graines de courge. Efficace, habituel et digeste. Je repars me coucher 2h, digestion enclenchée.
06h50 : 2ème réveil : s'habiller !!! Ma tenue est prête depuis la veille au soir, j’ai anticipé chacun de mes mouvements du matin pour éviter toute forme de stress et surtout ne pas trop penser (étant blonde, c'est plus simple. Oh.)
Un vrai métronome, organisée à la minute. Tous mes gestes s’effectuent automatiquement, je suis encore plus concentrée que pour la présentation de ma thèse (question de priorité).
M’habiller, me coiffer, m’hydrater, prendre ma montre, mes écouteurs, mon sucre, un smecta (...), mon dossard, des épingles. "Organisée tu seras quand t'habiller tu devras".
07h30 : 3ème réveil : go !!!! Je ne veux pas être en retard, ni trop en avance. Tout est organisé pour éviter du stress inutile. On saute dans le métro avec Cyril et je reste silencieuse, comme chacune de mes courses, la veille au soir et le matin jusqu'au départ je ne dis pas un mot, appelez ça la préparation mentale, la visualisation, la gestion du stress ou "elle est très désagréable la blonde, elle a mangé son sourire ?". Voilà, voilà.
Dans le métro, en face de moi, une femme avec un dossard « USA ». Elle boit un IMMENSE café Starbucks.
[ Le débat est ouvert : Un café Starbucks taille maxi avant un marathon ? Formulons des hypothèses : soit elle a vidé son stock de Smecta ce matin, soit elle a une confiance sans faille en son **** (dois-je vraiment l’écrire ? ça rime avec Papyrus, voilà voilà), soit elle ne sait pas (encore) ! Manque plus qu’elle allume une cigarette et toutes mes croyances vont s’effondrer. On m’aurait menti ? Mike Horn est sous EPO ? Brigitte Macron a 22 ans ? Le Mont blanc ne fait pas 4810m ? - Fin d'apparté.]
Franklin-Roosevelt, lieu du départ. Les Champs-Élysées sont l'antithèse du terme "distanciation sociale" (oh COVID...).
SAS 03h45. J'ai estimé mon temps à 04h10, mais je fais le choix de me faire doubler plutôt que de doubler. "Doubler ou se faire doubler, telle est la question". La perf n’est pas l'objectif. Comme beaucoup de 1er Marathonnien, je veux simplement le finir.
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, c’est parti !
J’enclenche ma montre, presse « play » sur mes écouteurs (comment ça c’est interdit ? Ah non c’est toléré ? Ça va me faire courir plus vite ? Sérieux ? Ok je mets à fond le dernier album de Florent Pagny (...). Un pas, puis deux, le marathon commence.
« Je suis une guerrière "
Ces 4 mots vont m’accompagner pendant toute la course. 4 ans plus tard, je les ai toujours en tête, quand j'en ai besoin. Comme le gel boost vient mettre un coup de fouet au moment critique ou comme la potion de Panoramix vient en aide au village d'irréductibles Gaulois. C'est un conseil ou de la psychologie de comptoir, mais avoir un "Mantra" qui vous permet de vous remémorer un "happy moment", ça peut aider à tromper votre cerveau dans les coups durs.
KM5 : I'm perfectly OK. Je suis mes allures : je ralentis lorsque je vais trop vite, j’accélère lorsque je ralentis. Mais au final je suis un vrai petit métronome. C'est d'ailleurs un atout et un handicap aujourd'hui. J'y reviendrai (spoiler alerte ? oulala.).
KM10 : I'm very OK. Nous sommes au Château de Vincennes, mon terrain d’entrainement. Le parcours, je le connais, par coeur, je peux même rentrer chez moi si j'ai envie. Quoi donc ? Qu'est-ce qu'elle dit ? Rentrer ? Abandonner ? Moi vivante, jamais (et puis un jour, j'ai pris le départ de l'Échappée Belle. Voilà voilà).
Cyril est là pour m'encourager ! Il me hèle (mot de la langue française particulièrement moche, comme "croûte"). Je m’arrête, l’embrasse et hop c'est reparti. Il commence à faire vraiment chaud. Je ne rate aucun ravito (c'est prévu dans mon plan d'entrainement #psychose), je m’hydrate à petite gorgée toute les 10/15minutes. Ça marche bien pour moi en tout cas.
KM20 : I'm really OK. J’entends quelqu’un crier mon nom. Killian ? François ? Ababel ? Ah non, Matthieu ! "Ouaiiiiiiiii allez Amandiiiiiinnnnneeee". Mieux que le Gel Boost.
KM25 : I'm still OK. On crie encore mon nom. Bernadette, 64 ans me rejoint et partage quelques foulées dans sa doudoune argentée (ostentatoire) et ses créoles (d'une grosseur indécente). On adore ! Mieux que la potion de Panoramix.
KM30 : I think maybe i'm OK (what's my name ?). J'aperçois Cyril et Maï qui m'attendent, tout sourire dehors (c'est le monde de Casimir ce récit ? Ils sont où les gens qui râlent ? Ah, on me dit qu'ils sont restés dans le métro. #icicestParis)
Cyril :"ça va?"
Moi « Je suis une guerrière ». Au moins c'est clair.
Je ne rencontre pas le « mur » du Marathonnien. Soulagée mais pas surprise. Je suis tellement bien préparée et je suis toujours au rythme "Métronome" prévu. Cyril m'accompagne sur les 10 prochains km. Pour le moral, on est au top.
Les supporters sont joyeux, la musique résonne, les gens dansent, les pompiers nous arrose (40 degrès quand même). Quelle ambiance !
Je vois des coureurs sous des couvertures de survie. Il fait vraiment chaud, mais "je suis une guerrière".
Je commence à souffrir au niveau des jambes, mes mollets sont douloureux. J'ai des chaussettes de contentions pourtant (nb : c'était des chaussettes de récupération. Bouh la débutante. Honte. Shame. Voilà, voilà). J’ai des sanglots qui montent.
Cyril : " ça va ?"
Moi "(grognement)".
KM41 : I'm not very OK. Cyril doit sortir. Je le retrouverai à l’arrivée.
KM42 : I'm F***** OK. Je vais le faire.
Dernière ligne droite, j’accélère.
Je vais être Marathonnienne.
KM42,195. I AM OK. Je franchis la ligne d’arrivée.
04h07.
Je suis Marathonnienne.
Et depuis ?
En 2018, avec une fracture de l'épaule, 04h06.
En 2019 avec une inscription 24h avant, 04h07.
Et 2020, sans chrono en off en avec Cyril pour son 1er Marathon.
RAVITAILLEMENTS
Pas grand chose à dire, c'est un joyeux bordel. Plus de 40 000 coureurs qui ont soifs, ça n'est pas joli à voir.
Pour les ravitos, c'est la base de ce qu'on retrouve sur les courses sur route :
Du solide : quartier d'orange, chocolat noir, noix. Du liquide : Pour l'eau en bouteilles plastique, soit débouchées, soit avec le bouchon (attention : anticiper le moment de la course et sa capacité à dévisser le bouchon d'une bouteille. Si, si.)
Bon, pour le côté écolo on repassera.
Pas de souvenir particulier du ravitaillement mis à part 2 choses : C'est le bordel et ça colle. Oui, ça colle. Imaginons ensemble être dans le dernier SAS et courir sur 35 000 emballages de gels jetés par terre #holliwoodchewinggum. Voilà. Merci les gars.
AMBIANCE 3,5 ÉTOILES
Lieu de remise du dossard : 4/5
Le très connu Salon du running. Une grosse machine très bien rodée. L'organisation pour le retrait des dossards est simple et bien indiquée, pas de panique. (évitez les heures de pointes si vous n'aimez pas sentir l'odeur des gens). Trop de stand, trop de monde, trop de stimulis pour moi. Mais si vous aimez les après-midi shopping chez Zara Opéra, alors, foncez.
Départ : 4/5
Le coeur de Paris bat au rythme du Marathon ce jour, alors l'accès au départ en métro est facile. Pour les Parisiens, ça va. Si on vient de plus loin, aucune idée.
Les SAS sont faciles à trouver, on attend pas trop longtemps le départ, le speaker est bien. RAS.
Petit bémol, si envie "pipi", 2 solutions. 45 minutes d'attentes Mesdames ou si vous n'êtes pas timide, 5 000 spectateurs de vos jolies fesses. (Il va falloir que je créé une start-up pour développer une solution pour les femmes.).
Bénévoles : 5/5
Ils sont bénévoles, que peut-on dire sauf : vous êtes incroyable.
Esprit de la course : 3/5.
Le Marathon c'est une grosse machine. Alors il tient à vous de créer l'ambiance que vous souhaitez lui donner.
Mon 1er Marathon de Paris, a été chargé d'émotions et de souvenirs très forts, mon 2nd, a été drôle avec mon bras en écharpe et ma pancarte "Fracture fraiche" accrochée dans le dos, j'ai dansé, j'ai ris, mon 3ème a été sans attrait spécial. Et pourtant, nous sommes sur le même parcours. Voila.
MATOS & CONSEILS
C'est roulant ? Pas connu pour être le plus roulant, il y a des passages dans des tunnels qui se terminent pas une petite montée, quelques passages sur des pavés, quelques endroits "étroits". A prendre en compte, mais ça reste une course sur route.
Et la météo ? Il fais en général très chaud et c'est aussi les toutes premières chaleurs. Les semaines d'entrainements se passent dans le froid et le corps n'est pas habitué donc prévoyez léger. Pensez à prendre le pull en laine moche que votre grand-mère vous a offert à Noël pour attendre dans le SAS et le jeter avant le départ.
Je peux y aller en freestyle ? Franchement non.
Quel matériel ? Partez léger ! Pas de surplus inutile. Si vous avez l'habitude de manger des amandes, prenez vos amandes, des gels, prenez vos gels. Pensez surtout à vous hydrater sur cette course. Moi j'ai une ceinture Flipbelt où je mets mes indispensables : Mouchoirs, amandes, pass Navigo, téléphone. Pas ultra confortable mais je n'ai pas encore trouvé mieux.
Un conseil ? En fait les conseils c'est un peu chiant, mais n'oubliez pas qu'il n'y a qu'à ceux qui ne font rien qu'il n'arrive jamais rien #jouezauloto (ça n'a rien à voir).
LE MOT DE LA FIN (et le début d'autre chose)
Si vous me demandez de choisir entre un Marathon et un Ultra Trail, je vous dirais l'Ultra ! Mais il y a 3 ans je vous aurai répondu le Marathon ! Et dans 2 ans, ce sera peut-être le VTT ou le Triathlon ! Mais une chose est certaine, c'est que, course sur route, course en montagne, Marathon, Trail l'important est d'oser et de se lancer, et si ce n'est pas pour vous ? Et bien ça vous fera une histoire à raconter !
Bravo pour ton récit qui ne se prend pas au sérieux. Oui tout le monde, ou presque, peut un jour finir un marathon si on se donne quelques moyens. A Paris c'est la grosse machine ASO beaucoup de monde. Embouteillages au ravitaillement. Une idée que je m'applique à moi même, je pars avec une bouteille de 33cl pour sauter le 1er ravitaillement 😁 Pour les autres, ça va un peu mieux. Ce que je n'aime pas à Paris, la fin interminable dans le Bois de Boulogne et les tunnels 😨 Sinon moi aussi entre trail et marathon, je n'hésite plus. C'est le trail. Pourquoi ? A un marathon on court comme un robot du 1er au dernier km à la…